English to French Translation Sample

Vickie Delisle

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Échantillons / traduction oeuvres de fiction / Anglais vers français

Samples / Fiction translation / English to French

L’œuvre de départ est un recueil de nouvelles écrit par l'autrice Meghan Bell, intitulé Erase and Rewind : Stories et paru le 18 mai 2021 aux éditions Book*hug Press de Toronto.
The original work is a collection of short stories written by author Meghan Bell, entitled Erase and Rewind: Stories and published on May 18, 2021 by Book*hug Press, Toronto.

Ma traduction / Texte en français :

DOUZIÈME JOUR
C’est dans une rue sombre de banlieue, trente-huit minutes après avoir quitté la maison de Nick, que Louisa découvrit qu’elle pouvait inverser le temps.
Ça se produisit par accident : elle marcha dans de la merde de chien. De la merde écrabouillée couvrait les semelles de ses sandales, débordait sur ses pieds nus et entre ses orteils. Elle s’arrêta et poussa un cri étouffé dans la nuit.
S’il n’avait pas fait si noir, elle aurait pu éviter la merde. Si elle avait regardé, si elle avait fait attention, si elle n’avait pas fixé le feu de circulation à trois pâtés de maisons de là – se demandant s’il étincelait autant en raison du joint qu’elle avait fumé quelques heures auparavant ou des larmes gélatineuses qui collaient à sa cornée comme des verres de contact –, elle aurait probablement vu la merde et l’aurait évitée.
Louisa pensait à tout cela, quand elle se rendit compte qu’elle marchait à reculons. Elle sentit son pied se déposer dans l’empreinte qu’elle avait laissée dans la merde, orteil-talon, puis se soulever, sec, et se poser sur le béton propre. Elle regarda au sol et ses pieds s’arrêtèrent. Elle se tenait directement derrière le tas de merde, lequel apparaissait maintenant miraculeusement intact.
Une série d’émotions complexes et contradictoires explosèrent dans ses entrailles. Elle avait marché dans de la merde de chien et avait inversé le cours des choses. Comment était-ce possible ? Pourtant, nul doute, pas de trace de pied, c’était là devant ses yeux.
Ou était-ce seulement arrivé ? Le souvenir devenait vague. Elle se rappelait se rappeler avoir marché dans de la merde de chien, mais elle ne pouvait se souvenir de la sensation.
Non. Elle était revenue en arrière. C’est ce qui avait dû se passer. Elle en était si certaine la minute précédente.
Louisa sortit son téléphone de son sac à main et vérifia l’heure : minuit trente-trois.
Elle ferma les yeux et pensa : recule.
Ses yeux s’ouvrirent. Elle n’arrivait pas à bouger. Elle fixa le tas de merde pendant ce qui lui parut un long moment et puis, automatiquement, elle se remit à marcher à reculons. Après deux coins de rue, elle se força à sortir encore une fois de cette transe. Elle vérifia l’heure : minuit vingt-quatre.
Elle attendit que le quatre devienne un cinq avant de relever le menton. Déjà, elle pouvait à peine se souvenir des deux coins de rue situés droit devant.
Non seulement pouvait-elle revenir en arrière, comprit-elle, elle pouvait effacer les événements de sa mémoire.
La tristesse qu’elle gardait en elle éclata et se répandit comme de la lave. Elle se propagea depuis ses tripes jusqu’à la douleur diffuse entre ses jambes puis le long de son torse, où elle lui brûlait le cœur, avant de se répandre dans ses membres. Le poids de l’émotion était insupportable et menaçait de noyer tous les autres sentiments.
Elle ferma les yeux et pensa : recule.
ONZIÈME JOUR
Louisa n’avait regardé en arrière qu’une seule fois après avoir quitté la maison de Nick, à exactement vingt-trois heures cinquante-neuf samedi soir.

Texte original de départ en anglais:

DAY TWELVE
Louisa discovered she could reverse time on a dim suburban street, thirty-eight minutes after leaving Nick’s house.
It happened by accident: she stepped in dog shit. The shit squished over the soles of her sandals, wrapping around her naked feet and between her toes. She stopped walking and screamed breathlessly into the night.
If it hadn’t been so dark, she could have avoided the shit. If she’d been watching, if she’d been paying attention, if she hadn’t been staring at the stoplights three blocks ahead, won- dering if they seemed so bright because of the marijuana she’d smoked hours before or because of the gelatinous tears stuck on her corneas like contact lenses. If none of those things, she probably would have seen the shit and she probably would have avoided it.
Louisa thought about all of this, when she realized she was walking backwards. She felt her foot step into the imprint she’d left in the shit, toe-heel, and then lift, dry, and step back onto clean concrete. She looked down and her feet stopped moving. She was standing directly behind the shit, which was now—miraculously—intact.
·3
A string of complicated and contradicting emotions exploded in her gut. She had stepped in dog shit, and she had reversed it. How was this possible? Yet, there it was, foot- print-free, right in front of her eyes.
Or had it even happened? The memory blurred at the edges. She remembered remembering that she had stepped in dog shit, but she couldn’t recall the sensation.
No. She had reversed it. She must have. She’d been so sure a minute ago.
Louisa pulled her cellphone out of her purse and checked the time. 12:33 a.m.
She closed her eyes and thought back.
Her eyes opened. She couldn’t move. She stared at the dog shit for what felt like a long time, and then, automati- cally, she began to walk backwards. After a block she forced herself to break the trance again. She checked the time. 12:24 a.m. She waited until the four became a five before lifting her chin. Already, she could barely remember the block ahead.
She not only could rewind, Louisa realized. She could erase.
The sadness within her burst and spread like lava. It grew out from her gut down into the dull pain between her legs and up her torso, where it seared her heart, then wound its way through her limbs. The weight of it was unbearable. It threatened to drown all other feelings.
She closed her eyes and thought back.
DAY ELEVEN
Louisa had only looked back once after she left Nick’s house, at exactly 11:59 p.m. on Saturday night.
·4
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